L’inouï, une quête toujours d’actualité

L’improvisation revient sur le devant de la scène. Elle n’est plus l’apanage des seuls jazzmen: les musiciens classiques s’y adonnent à nouveau!

Des bambins babillent en cadence, une poignée de musiciens se jouent de l’incertitude. Devant eux, un type qui gesticule. «Le soundpainting est un langage gestuel de composition en temps réel, basé sur des improvisations dirigées», expliquait le type en question mercredi après-midi, quelques minutes avant d’aller prendre en main cette performance donnée à la Fête de la musique de Lausanne. Le chef Christophe Mangou se présente comme un soundpainter. Sa gestuelle peu conventionnelle correspond en fait à une syntaxe précise développée depuis les années 1970, comportant aujourd’hui plus d’un millier de signes. «C’est un vrai langage, qui permet d’entrer dans le monde de l’improvisation de manière directe et ludique», s’enthousiasme le musicien. Une démarche originale qui témoigne de la vivacité de ce langage toujours en quête d’inouï. Ainsi, la performance lausannoise se prolonge mardi prochain d’un colloque international puis d’un concert, mis sur pied à l’enseigne d’Improvisation en Mouvements. Manière d’adopter un regard panoramique sur cette pratique qu’on a souvent cru réservée aux seuls jazzmen.

Thierry Raboud, La liberté, 24 juin 2017


Category: Revue de presse generale

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